Sidonie et Yan, originaires des Antilles, sont les parents d’Alphonsine.
Née en 2012, Alphonsine se questionne en permanence sur son environnement, un caractère distinctif lui vaut un éveil réfléchi, posé pour son âge.
Passionnée de lecture mêlée à son imagination très fertile, elle s’évade au milieu de personnages imaginaires, pour mieux être.
Alphonsine aime à s’inventer une vie différente de celle de son quotidien.
Très souvent le soir, elle demande à ses parents de lui conter une histoire.
Lorsqu’ils évoquent leur vie aux Antilles, Alphonsine retient le nom d’une île. Au détour de ses nombreuses lectures, elle avait été séduite par les animaux des tropiques vivants en Martinique, en Guadeloupe, et sur d’autres petites îles proches.
Alphonsine se met alors à rêver, qu’un jour elle puisse découvrir en vrai, comme elle le dit, l’île Papillon.
L’île Papillon n’est autre que la Guadeloupe, du fait de sa forme, même si ses ailes ne sont pas symétriques !
Alphonsine est sous le charme du caméléon, sans qu’elle ne sache en exprimer la raison.
Peut-être que cet animal lui ressemble un peu…
Elle se met alors à chercher dans son dictionnaire, toutes les caractéristiques de cet animal. Il aime vivre dans des buissons, des arbustes, il y fait son gîte, se chauffe au soleil du matin.
Désireuse de comprendre pourquoi sa couleur est changeante, pourquoi sa forme, pourquoi son regard, Alphonsine veut des réponses, ses parents envisagent alors un voyage sur l’île Papillon pour son anniversaire, puisque c’est l’année de ses 10 printemps.
Et pour eux ce sera l’occasion de revoir leur famille.
Sans dévoiler aucune information sur la destination, Sidonie et Yan organisent un voyage en quelques semaines.
Alphonsine sait seulement qu’aux prochaines vacances scolaires, elle prendra l’avion avec ses parents.
Le jour du départ, Alphonsine ne tient plus en place, elle veut absolument connaître le programme, et se dit : « pourquoi mettre des maillots de bain, des robes légères dans ma valise alors qu’ici il fait encore un peu froid ? «
La famille vit dans un village à la montagne.
Après quelques heures de train, les voilà arrivés à l’aéroport. Alphonsine n’a d’yeux que pour tous ces panneaux d’affichage et comme à son habitude, questionne encore et encore ses parents, entend les annonces pour des vols à destination de villes qu’elle ne connaît pas, que d’émotions !!!
Parfois un peu « bougonne », Alphonsine fait sa petite crise, elle veut être au courant de tout… tout de suite.
La petite famille arrive en salle d’embarquement, et là, les yeux d'Alphonsine pétillent, elle a tout compris...
Elle sait comment s’organise le passage par l’aéroport, de la douane au contrôle des passeports, et à l’appel pour le vol de destination, cela, elle l’avait vu à la télévision dans des émissions de jeunesse telles que « Mouk ».
C’est alors une explosion de joie, accompagnée de quelques larmes, Alphonsine sait maintenant où elle part ; sur l’île Papillon ! elle verrait dit-elle, « en vrai », le caméléon.
Alphonsine embrasse ses parents, merci, merci, je suis tellement heureuse, je n’y crois pas !
Pendant les 9 heures de vol, Alphonsine n’a de cesse d’imager son arrivée sur l’île Papillon.
Des promenades dans la nature, pour apercevoir les oiseaux, pour écouter à la tombée de la nuit la petite grenouille Hylode de la Martinique, pour observer les iguanes, les lézards … et le caméléon.
Leur arrivée sur l’île est festive. Les retrouvailles familiales sont merveilleuses.
Alphonsine se résout à dormir, elle est épuisée, et demain sera la journée du caméléon…
« Dans la nature foisonnante de l’île Papillon, le caméléon incarne l’adaptabilité, la patience, la sagesse, l’introspection, il accepte rapidement des changements de comportement, face à de nouvelles situations, physiques ou émotionnelles, cela peut l’amener à changer de couleur, pour mieux se dissimuler et observer ; ses yeux indépendants lui confèrent une vision à 360° sur son entourage, lui facilitant ainsi la résolution des obstacles. Il est même dit qu’il aurait un côté propice à la méditation…
Sa haute résilience l’enjoint à poursuivre son chemin avec Grâce.
Toutes ces qualités résonnent probablement de façon inconsciente, dans l’esprit d’Alphonsine, elles s’imposent à elle, en raison de son caractère distinctif.
Elles sont inépuisables.
En grandissant, Alphonsine cultivera cette résonance du caméléon. »
Après une longue nuit, Alphonsine tombe sous le charme de toute sa famille antillaise.
Le programme du jour se discute.
Après avoir enfilé des vêtements légers, des chaussures adéquates, et sacs sur le dos, les voilà en route pour la visite du jardin botanique, de la cascade aux écrevisses, et du volcan La Soufrière.
Alphonsine pense au caméléon, avec ses yeux qui regardent en bas et en haut en même temps. Son esprit est captivé.
Ce soir, elle écrira le récit de sa première journée.
Tout est fabuleux, Alphonsine scrute chaque bruissement, elle s’arrête en apercevant des iguanes, vite son papa immortalise l’instant, tandis que sa maman, pense être face à un petit caméléon, il ne faut pas faire de bruit, ne pas créer de panique, ne pas l’effrayer, Alphonsine s’approche doucement.
A ce moment-là, un sentiment harmonieux l’envahit, comme si elle s’identifiait à ce petit caméléon, elle qui avait tellement pensé cette rencontre, ils étaient enfin en symbiose.
Elle vit en instantané le changement de couleur du caméléon, moment hautement surprenant.
Alphonsine se tient immobile, sans dire mot, devant « son caméléon ».
Il lui faut cependant reprendre le sentier, continuer les visites, elle a encore tellement de choses à découvrir.