Extrait du « Récit d’une amitié apatride » Annie CHAMBADE-BREANT 2018
A Solntse, une seule source intarissable, le soleil !
Les ailes azurées de BABOTCHKA captent les rayons dès l’aurore.
Ce matin-là du 9 juillet,
S’appuyant sur sa canne,
BABOTCHKA attend devant son isba.
Comme à chaque voyage,
TSVETOK passe la nuit dans le train 71B,
Celui qui relie Moscou à Solntse.
A 5 heures 30,
Une certaine sublimation envahit l’âme de TSVETOK.
Elle vient vivre près de son BABOTCHKA.
A peine arrivée devant la petite barrière, TSVETOK aperçoit BABOTCHKA.
Un léger tourbillon, un battement d’ailes,
BABOTCHKA étreint TSVETOK,
Des larmes de joie coulent sur leur visage.
Ils passeront des heures à se regarder, à se sourire,
A se promener au bord de la rivière, et à écouter le chant des oiseaux,
Sans oublier d’ouïr le coq de la voisine !
Leur histoire se conte à l’infini.
Leur cœur dévoile des secrets mêlés de tristesse et de rires,
Dès la tombée de la nuit, le soleil change de couleur,
C’est l’heure où il se couche sur la France.
Comme chaque soir,
Une agitation passagère gagne BABOTCHKA,
La nostalgie s’empare de son esprit,
Le temps est venu de se conter la vie passée.
Les souffrances ressortent.
Les émeraudes de TSVETOK,
Les saphirs de BABOTCHKA,
Laissent échapper quelques diamants de leurs orbites.
Puis ils se disent des mots doux et harmonieux,
Se rappellent les poèmes appris dans leur enfance,
Ils s’expriment des sentiments altruistes qui font leur plus grande richesse,
Ils se témoignent leur affection,
Ils vivent, tout simplement.
Dans leur Mère Patrie,
TSVETOK ET BABOTCHKA tissent au fil d’or les liens inaltérables de l’amitié, de l’amour.
Ces attaches n’ont aucune frontière et ne meurent jamais.