La reine de la nuit se lève,
Déjà les inconditionnels s’éveillent,
Les matous revêtissent leur parure,
Ils ont rendez-vous devant la masure.
Leur dulcinée, à l’allure saugrenue,
Se livre à des galanteries dissolues.
Les félins envahissent les toits,
Leurs miaulements agacent les bourgeois.
Des lueurs filtrent aux persiennes,
Signes précurseurs d’une agitation certaine,
Mais face à la grâce céleste,
Point de gentilhomme ne se manifeste.
La divine coupole révèle ses constellations,
La lune lui renvoie sa considération.
Aucun nuage ne masque sa silhouette,
Le bal s’ouvre avec Bluette.
L’astre aux cornes d’argent multiplie ses étincelles,
Nulle ombre n’apparaît dans les ruelles.
Badinage, marivaudage, batifolage, libertinage,
Ce sont les maîtres mots dans l’entourage,
L’exaltation des acteurs s’essouffle au petit jour,
Et chacun se réfugie dans sa cour.
La nuit prochaine, revêtus de leur parure,
Les matous seront au rendez-vous, devant la masure.