L’âme embuée par la nostalgie,
Je décide de repartir quelques temps dans les Carpates.
Je veux recouvrer les vertus de la sagesse,
Et toutes les fragrances du bien-être.
A plus de trois heures de route de Bucarest,
J’arrive enfin à Predeal.
Ce village, un peu perdu dans la forêt,
Est la source des merveilles de la nature.
Quelques privilégiés habitent ici,
Seuls quatre ou cinq chalets ont été construits.
Une vastitude silencieuse plane.
Mes sépales se relâchent, ils respirent enfin.
En hiver, au printemps, en été ou en automne,
C’est ici que j’aime à cheminer,
C’est ici que je cultive mes valeurs,
C’est ici que je réalise ma vie.
Les sommets enneigés se découvrent peu à peu,
Tandis que la rivière se remplie.
L’arrivée du perce-neige témoigne la fin de l’hiver.
J’avance doucement sur ce tapis laiteux, aux fleurs pendantes.
Un instant d’égarement, mon pouls s’accélère,
Je flaire une ombre.
Je suis saisie d’une bouffée incandescente,
Une émotivité exacerbée me fait vaciller.
Je crois apercevoir mon Papillon au regard de braise,
Est-ce un rêve, une hallucination, une illusion ?
Aurait-il résisté aux sentiers épineux pendant ces décennies ?
Avec élégance, il se dirige vers moi.
A son passage, quelques prétendantes le charment avec leurs nouveautés,
Mais il n’a pas oublié mon parfum,
Avec délicatesse il vient se poser sur mon cœur,
Avec amour, il m’entoure, me protège, je reste sa préférée.